Rome de notre correspondant
Diminution des effectifs, suppression de rédactions régionales, baisses de salaires des journalistes: comme son équivalent français l'Humanité, l'Unità est en pleine crise financière. Aujourd'hui, les employés du quotidien devraient entériner l'accord signé dimanche avec la direction, prévoyant de drastiques économies. Et cela malgré la présence au pouvoir des démocrates de gauche (l'ex-PCI, qui détient encore 25% du capital du journal). Avec une diffusion de 80 000 exemplaires, soit deux fois moins qu'en 1995, les administrateurs ont estimé que le journal ne pouvait pas échapper à une nouvelle cure d'amaigrissement, malgré un récent frémissement des ventes. L'an passé, l'Unità aurait perdu 20 milliards de lires (70 millions de francs ou 10,671 millions d'euros). La semaine dernière, la direction a annoncé la suppression immédiate de deux des rédactions historiques du journal, en Emilie-Romagne et en Toscane, les «régions rouges» d'Italie. 80 personnes dont 55 journalistes sont concernés. Après quatre jours de grève et une inédite manifestation des employés de l'Unità devant le siège national du parti des démocrates de gauche, la direction a accepté de faire partiellement marche arrière. Les décisions sont suspendues jusqu'à l'année prochaine. Néanmoins, l'objectif de ramener les effectifs de la rédaction nationale (Rome et Milan) de 137 à 90 journalistes, demeure. L'Unità fera davantage recours aux contrats de solidarité, se traduisant ici par u