Est-il possible d'imaginer une campagne de prévention contre l'usage
des drogues excluant les habituels clichés et slogans destroy du genre? Dermatologue et psychiatre, le docteur Didier Jayle s'y colle aujourd'hui avec d'autres présupposés. A la tête du Centre régional d'information de prévention du sida (Crips), soutenu par le ministère de la Santé, le médecin a déjà supervisé l'opération «3 000 scénarios contre un virus» qui, en 1994, a permis la diffusion à la télévision et au cinéma de courts métrages contre les «pratiques à risque» face au virus du sida. L'originalité de cette campagne fut de transformer les premiers concernés par la maladie en acteurs de prévention. Plus de 4 000 jeunes avaient envoyé des idées de scénario au jury de sélection présidé par Jane Birkin. Tranches de vie plus que clips publicitaires, mis en images pour une trentaine d'entre eux par des metteurs en scène ou des acteurs professionnels. Sur le même principe, le Crips vient de lancer un concours de scénarios sur les drogues (1) toutes les drogues, licites ou illicites sans discours moraliste à la clé. «Les courts métrages tirés des scénarios sélectionnés devront être déclencheurs de discussions, explique Didier Jayle. Le but est de changer les représentations toutes faites des gens sur les drogues, préalable indispensable à une éventuelle modification de la loi.»
Subventionné par le ministère de la Santé, le Crips a reçu le soutien de l'Education nationale pour cette opération qui pourra