Hervé Bourges est intéressé par la présidence de l'AFP. Il l'a fait
savoir au cabinet de Jospin à Matignon. Sa candidature n'a rien de farfelu. Homme de presse, Bourges a dirigé et revitalisé l'école supérieure de journalisme de Lille, et créé l'école internationale de Yaoundé au Cameroun.
Bon connaisseur de l'Afrique et de la francophonie, il a de surcroît une réputation de «redresseur» d'entreprises publiques: que ce soit à la tête de RFI qu'il a fait passer, en 1982, de l'âge de la propagande à celle de l'information; ou à TF1, alors publique, qu'il sort de la déconfiture, juste avant la privatisation. Enfin, Hervé Bourges connaît les principaux acteurs de la presse quotidienne régionale qu'il a rencontrés à plusieurs reprises l'an dernier au CSA, à propos du dossier des télévisions locales. Bref, un profil idéal pour l'AFP.
Mais sa candidature soulève un problème juridique: la période d'abstinence imposée aux sortants du CSA. Pendant un an, il leur est interdit d'exercer toutes fonctions dans l'audiovisuel, le cinéma, l'édition, la publicité" et la presse. Or, l'AFP est, par excellence, une entreprise de presse. A 65 ans révolus, Bourges n'a plus accès à l'audiovisuel. En revanche, les portes de l'AFP lui restent ouvertes puisque les statuts de l'agence sont muets sur une éventuelle limite d'âge. Son successeur au CSA serait obligatoirement nommé par le président de la République. Lionel Jospin est-il prêt à passer ainsi la main à la droite? Au vu des dernières nomination