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Libération

Radio-Télé. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel fête ses dix ans. Bilan d'étape. A quoi csa sert?

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publié le 25 janvier 1999 à 23h17

Ce soir, c'est fiesta au CSA. Plus précisément au théâtre de

Chaillot, où le président Hervé Bourges a invité tout le ban et l'arrière ban politico-audiovisuel, à l'occasion des dix ans de l'instance de régulation. Bien qu'il s'y ennuie ferme et lorgne sur la présidence de l'Agence France-Presse (lire page suivante), Hervé Bourges ne manquera pas de tresser des lauriers à l'instance collégiale. Celle-là même qu'il critiquait en 1993, dans la Télévision du public, quand il était président de France Télévision accusant ses membres d'être «tantôt juges, tantôt parties» et «conseilleurs non payeurs» . A quoi sert donc le CSA? Pour le téléspectateur, ce sont les ronds et les carrés de la signalétique antiviolence. C'est aussi son président barbu, guignolisé par Canal en père la Pudeur. Au-delà de ces clichés, le CSA travaille dans un décor mouvant: la régulation. Nouveau dans le droit français, le terme signifie l'adaptation de la réglementation aux opportunités du moment. Cette souplesse a permis de pacifier le dossier radiophonique et de réfléchir à un assouplissement des quotas de chansons françaises. Mais sans grands pouvoirs, le CSA vit dans la hantise d'être désavoué par le Conseil d'Etat. Autre pierre d'achoppement: le Conseil de la Concurrence. L'instance de régulation ne l'a jamais saisi, alors qu'il en a la possibilité. «Ce serait avouer notre impuissance», sourit un conseiller.

Contrairement à son prédécesseur Jacques Bouttet, le président du CSA répugne à sanctionner.