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Libération

Après coup. Corps à corps.

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publié le 26 janvier 1999 à 23h19

Sur le plateau de Polémiques, le

dimanche sur France 2, on est entre gens de molle compagnie, même quand Le Pen est invité. Il est midi. Le déjeuner dominical n'a pas encore commencé, mais c'est déjà comme si l'on digérait le ris de veau dans un restaurant de province, pousse-café en main et double menton sur les pieds. Tout de même" «Monsieur Le Pen, lui demande doucement un journaliste du Figaro, pourquoi tant de haine verbale, tant de violence de votre part?» Le Pen, ricanant: «De ma part? Ah! bon"» «Oui, insiste l'autre sans élever le ton. Quelle valeur ça a pour vous d'attaquer le physique d'un adversaire ou son mental, comme vous dites?» On se souvient alors du dernier carré d'insultes visant une fois de plus la taille de Bruno Mégret; de la manière tout audiovisuelle dont la répétition de ces insultes a dévalué Le Pen; comment, en un mois, le menaçant tribun est peu à peu devenu, dans nos regards, un vieil acteur-la-roue-tourne, en représentation dans des salles de patronage ou des maisons de retraite. Peut-être se relèvera-t-il bientôt par les votes, mais il faut avouer que la pente des images est raide: prompte à étendre celui qui perd pied, dès lors qu'il n'a plus, pour lui et en lui, la dynamique. L'écran est une arène que l'on regarde le pouce tourné vers la moquette.

Donc, pourquoi l'attaque physique? «Mais parce que, répond Le Pen, c'est le jugement qu'on porte sur les gens! Voyez-vous, c'est simplement une question technique: quand on veut devenir le chef d'un