Allons, courage. Un honorable documentaire sur les sombres
lendemains de la révolution iranienne (Arte) ne détournera pas, mercredi soir, du devoir dont le néant s'honore: regarder, avec la majorité, Drôle de zapping sur TF1. Cet inventaire de la bêtise en gros, chacun l'a déjà vu dix fois: dans le village audiovisuel mondial devenu petite boutique des horreurs, des adultes, piégés ou non, font sous nos yeux une solide régression, en aller simple vers le grand stade sadique-anal. Des Japonais mangent des flans de 5 kilos le plus vite possible, éteignent 50 bougies avec la sueur que provoque une combinaison chauffante. Des maris cocus et des amants se découvrent pour la première fois et se cognent en direct dans le Jerry Springer Show (TF1 ne rappelle pas que ces scènes sont parfois jouées, que parfois aussi, elles tournent au drame après l'émission). Cindy Crawford compatit dans un rôle de conseillère sexuelle. Des handicapés néerlandais chantent et dansent dans une émission à succès avec «le Jean-Pierre Foucault local». Surtout, des scènes filmées par des caméras privées, aux Etats-Unis, montrent des hommes, des femmes, dans les postures les plus intimes ou les plus humiliantes. Un plombier pisse en douce dans l'évier de sa cliente (la scène est rediffusée au ralenti). Une employée photocopie son sexe et ses seins sur son lieu de travail (idem). Scènes fascinantes, puisqu'elles font imaginer un monde où, comme dans le paranoïaque Ennemis d'Etat, la vie entière serait enfin f