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Libération
Critique

Chan peur et Chan reproche. Deux films et un documentaire sur le seul karatéka à avoir de l'humour. «Soirée Jackie Chan», Canal +, 21 h.

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publié le 5 février 1999 à 23h38

La soirée commence avec Contre-attaque (1996) de Stanley Tong, un

échantillon représentatif de l'art de Jackie Chan. Sur fond d'une histoire jamesbondienne de vol d'arme nucléaire, le Chinois bondissant, anti-007 confirmé, enchaîne cabrioles, gags, et coups en pleine poire. En guise de générique de fin de cette bande agitée, on voit en prime toutes les cascades ratées, les blessures que Chan a réellement subies sur le tournage. Une manière de montrer que notre héros n'est ni Superman. Ni Bruce Lee. Qu'il n'est pas Lee, Chan le confirme dans l'interview de trente minutes qu'il donne ensuite à Frédéric Benudis. S'il a été tenté d'imiter le Petit Dragon, d'inscrire, après la mort du maître, son nom dans la liste des suiveurs, les Bruce Le, Bruce Li, Bruce Lo et autres vite oubliés, il a vite compris que cela ne pouvait marcher. Il a alors trouvé le style Chan. Plus souriant, plus humain, surtout plus comique. Avec le sourire, il explique que contrairement à Lee qui recevait des coups dans la mâchoire ou ailleurs sans moufter, il préfère accentuer leur impact et faire des grimaces de douleur. Le copiage n'est pas pour Chan un pêché capital. L'émission montre combien certains films américains avec Wesley Snipes ou Sylvester Stallone ont pioché dans ceux du Chinois. Chan en rigole. Il explique que lui-même s'est inspiré de Fred Astaire et de Gene Kelly pour chorégraphier ses bagarres. Il a été plus loin avec les films de Chaplin, Lloyd ou Keaton. Ce qui est démontré en un extrait