Voilà France 3 sous le coup d'une très officielle mise en demeure
«pour manquement au principe de l'honnêteté de l'information». Le CSA a ainsi sanctionné hier les vrais-faux sauvetages en montagne diffusés le 3 février dans le magazine Des racines et des ailes (Libération d'hier). La sanction est similaire à celle infligée fin janvier à TF1, à la suite de la diffusion d'interpellations bidonnées dans l'émission Reportages. Cette initiative du CSA devrait apporter du baume au coeur des vingt-cinq journalistes de France 3-Alpes. Ils sont en effet accusés par leur directeur régional d'avoir porté un «indiscutable préjudice» à l'entreprise. Motif: un communiqué intitulé «Bidon!» qu'ils ont envoyé lundi à l'Agence France Presse (mais non relayé par l'agence) puis dispatché par courrier électronique aux quelque 3 000 salariés de la chaîne. Ils y déploraient que le sujet incriminé ait été sous-traité à une société privée alors qu'eux-mêmes avaient «les compétences nécessaires pour réaliser sans bidonnage ce type de reportage». Enfin, ils s'inquiétaient des retombées «néfastes» de cette émission sur leur crédibilité.
«C'est inadmissible de balancer un communiqué incendiaire et de court-circuiter ainsi les lieux de concertation habituels», s'indigne-t-on à la direction de la communication parisienne, tout occupée hier à identifier l'auteur de l'envoi massif par e-mail. «La direction se trompe de cible. Ce qui a porté préjudice à l'entreprise, c'est le bidonnage, pas notre réaction»,