Parallèlement aux trois expositions consacrées à Paris à l'artiste
britannique David Hockney (1) (lire article dans le Guide d'hier), Canal diffuse un documentaire de Pierre Saint-Jean et Monique Lajournade, en forme de conversation décontractée avec le peintre-photographe-scénographe, dans sa bicoque-paquebot de Los Angeles, entre deux balades en voiture, musique à fond, dans les montagnes environnantes. Pas trois pattes à un canard mais un aperçu pédagogique bienvenu. Depuis ses Piscines et ses photos-collages jusqu'à son travail sur le Grand Canyon, en passant par ses nombreux et fastueux décors d'opéra, Hockney s'acharne à représenter «la sensation d'espace». Héritiers du cubisme, ses montages photographiques et ses paysages peints additionnent plusieurs points de vue sur un même sujet (l'idée étant d'introduire dans la représentation le mouvement du regard: quand on voit, souvent on bouge). Ce qui l'a amené, en digne admirateur de la peinture chinoise, à se débarrasser de la perspective (prouvant a contrario combien notre regard est conditionné par des conventions culturelles) pour proposer une autre vision, une perception élargie. Des années de travail pour explorer les conséquences figuratives de cette déstabilisation de la perspective, pour un objectif simple qui a le génie de l'évidence: «Le plaisir d'être vivant, de voir les choses, de voir l'espace.» Seule l'imagination du peintre peut capter et restituer tout le paysage, toute la réalité. Entre ses chiens et ses