Dijon, correspondance.
Agitation à Dijon autour d'un Zinc, nouveau fanzine mensuel d'actualités régionales. Sous l'unique slogan: «Un journal des idées», ses rédacteurs se déclarent agacés de «la connivence entre la presse et les politiques». Détonateur de ce nouveau venu? Un article d'Olivier Bertrand paru dans Libération (1), qui soulignait les relations «enchevêtrées» entre le Bien public, principal journal local, et le pouvoir politique en place en Bourgogne.
Bruits et rumeurs. Le 4 février, quelques heures avant sa présentation officielle, les discussions allaient bon train. La rumeur évoquait, au sommaire du premier numéro, une interview juteuse de Claude Moreau, conseiller régional Front national (mégrétiste), révélant «une campagne antisémite» concoctée par Jean-Pierre Soisson en 1978. Cela fit venir les journalistes locaux à la conférence de presse de lancement, mais la rédaction de Zinc, jugeant les allégations du frontiste non fondées, fera finalement glisser l'interview sur le site Internet du journal (2).
Journalistes artisans. Pour ce qui est du contenu même du journal, les auteurs le définissent volontiers comme satirique et journalistique. «Avec la fraîcheur en plus», s'empresse de dire Laurent Mocko, prof dans un lycée le jour, rédacteur à Zinc la nuit. «On ne cherche pas forcément une neutralité totale», poursuit-il, insistant sur le côté «indépendant» qui donne cet air «artisanat journalistique» au canard. Reste à savoir si les rédacteurs veulent dénoncer