Menu
Libération

Convergences connexion. Organic, le Net clés en main. Pendant une semaine, l'effervescence des «news medias» vue de San Francisco.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 février 1999 à 23h55

C'est la saison des amours à San Francisco. La semaine dernière,

Cimeron Dunlap s'est fait «kidnapper» (dit-elle) par son petit ami, qui l'a entraînée dans la forêt pour la demander en mariage. Au même moment, Thelton McMillian recevait de son épouse une superbe orchidée, qui fleurit encore aujourd'hui son bureau. Cimeron et Thelton ont deux points communs. Ils travaillent pour Organic, pionnier du développement de sites web clés en main, et conseil en stratégies de communication sur l'Internet. Ensuite, ils font à l'unisson cette prédiction: «Quand, dans cinq ou dix ans, on repensera à ce qu'on vit maintenant, on se dira sûrement: "Whooa, cette époque était vraiment dingue.» Ce n'est pas tant leur vie amoureuse qu'ils évoquent là que ce sentiment de traverser des temps révolutionnaires, dont ils sont à la fois des acteurs majeurs et des spectateurs ébahis. Organic est née en 1993 sur un coin de table, alors que l'Internet balbutiait. Aujourd'hui, c'est une entreprise de 360 personnes qui surfe joyeusement sur la crête de la vague. Elle fait partie de ces dizaines de jeunes sociétés qui, depuis le Multimedia Gulch de San Francisco, inventent des contenus, des formes et des business plans pour l'Internet, ce nouveau continent né en quelques mois. Alors, évidemment, ça donne le tournis. A deux pas de Wired, magazine de la cyberbranchitude, Organic occupe trois étages d'un vieux bâtiment qui fut au début du siècle un poste de police. Les tables de travail ne sont parfois que de