Arte est définitivement tendance: via la question, «Merveille
d'organisation sociale ou cauchemar totalitaire?», la chaîne relance en effet un débat dans lequel est intervenu, en novembre dernier, Woody Allen, la voix de Z 4195, hyménoptère psychanalysé dans Fourmiz. Il y a quelques semaines, 1001 Pattes élargissait encore le propos. Ce soir, foin de dessin animé, on change de dimension: la Théma, si elle se clôt par Them (Des monstres attaquent la ville) de Gordon Douglas, un authentique classique fifties de la sci-fi hollywoodienne, privilégie l'approche réaliste avec trois documentaires. Enfin, réaliste" Ces bestioles donnent toujours l'impression de venir d'une autre planète, même filmées à la microcaméra en Guyane française, dans la Cité des fourmis. Une impression renforcée par l'option choisie par le réalisateur Philippe Caldéron: son docu s'organise sur le modèle d'un film catastrophe, dans lequel une colonie d'Atta est confrontée à toute sorte d'avanies orage, pollution, effondrement de fourmilière et attaque par une tribu rivale, celle des redoutables Ecitons. Le tout est assez saisissant. Sur le fond, on a bel et bien la sensation d'assister au fonctionnement d'une dictature bien huilée (cette hiérarchie absolue et incontestée, de l'ouvrière à la reine en passant par les soldats et les ailées). Et sur la forme ballet de mandibules, déplacements incroyablement rapides, ingéniosité pour découper, creuser, porter c'est Starship Troopers «pour de vrai». Seul élémen