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Libération
Critique

Plus que fourmilière, moins qu'humain. Les fourmis façon film catastrophe. Ça épate toujours. Théma «le Monde des fourmis», Arte, à partir de 20h40.

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publié le 27 février 1999 à 23h55

Arte est définitivement tendance: via la question, «Merveille

d'organisation sociale ou cauchemar totalitaire?», la chaîne relance en effet un débat dans lequel est intervenu, en novembre dernier, Woody Allen, la voix de Z 4195, hyménoptère psychanalysé dans Fourmiz. Il y a quelques semaines, 1001 Pattes élargissait encore le propos. Ce soir, foin de dessin animé, on change de dimension: la Théma, si elle se clôt par Them (Des monstres attaquent la ville) de Gordon Douglas, un authentique classique fifties de la sci-fi hollywoodienne, privilégie l'approche réaliste avec trois documentaires. Enfin, réaliste" Ces bestioles donnent toujours l'impression de venir d'une autre planète, même filmées à la microcaméra en Guyane française, dans la Cité des fourmis. Une impression renforcée par l'option choisie par le réalisateur Philippe Caldéron: son docu s'organise sur le modèle d'un film catastrophe, dans lequel une colonie d'Atta est confrontée à toute sorte d'avanies ­ orage, pollution, effondrement de fourmilière et attaque par une tribu rivale, celle des redoutables Ecitons. Le tout est assez saisissant. Sur le fond, on a bel et bien la sensation d'assister au fonctionnement d'une dictature bien huilée (cette hiérarchie absolue et incontestée, de l'ouvrière à la reine en passant par les soldats et les ailées). Et sur la forme ­ballet de mandibules, déplacements incroyablement rapides, ingéniosité pour découper, creuser, porter­ c'est Starship Troopers «pour de vrai». Seul élémen