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Libération
Critique

Les Oiseaux. Cinétoile, 22h45.

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publié le 2 mars 1999 à 23h58

Pour ceux qui ne sont pas totalement aveuglés par le postcinéma

flamboyant des films de Hitchcock postérieurs à 1955, voici l'éblouissement majeur en même temps que la supercherie frondeuse. Dans les épisodes précédents du feuilleton, nous avons raconté comment le gros homme s'est lancé au milieu des années 50 dans ses Alfred Hitchcock présente, une bonne centaine de miniatures terrifiantes en noir et blanc, produites à l'économie, presque théâtralement, pour la télévision. Hitchcock ne signera lui-même que quelques-uns de ces épisodes exemplaires, ces 23 minutes qu'on peut revoir tous les jours, à 20h13, sur 13e Rue. Après cette trahison télé, plus rien ne sera comme avant dans son cinéma. On assiste à la naissance d'un art conscient de lui-même, moderne, baroque, surligné, sublimement maniériste, d'où sortent quelques chefs-d'oeuvre tardifs, un peu surestimés quand même, Psychose, Fenêtre sur cour, Marnie, Vertigo, les Oiseaux" Surestimés, les Oiseaux? Il faudrait plutôt parler, calmez-vous, de l'hyper-conscience de soi, de l'autopromotion, de l'autopublicité, d'un certain surréalisme de bas étage, un Magritte de banlieue. Une poignée de chefs-d'oeuvre un rien boursouflés, trop storyboardés, trop frigidement «agrandis», avec des allures de testament d'auteur à chaque livraison, des modèles trop parfaits pour petits Douchet en herbe. Les Oiseaux sont évidemment un film historique, une oeuvre ultime, une bande dessinée génialement gore, tout ce qu'on veut. Mathématique, froi