Menu
Libération
Critique

Le film. Loulou. Paris Première, 23h35.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 mars 1999 à 23h56

Hasard exquis de la programmation parisienne, voici les deux

cinéastes les plus influents de ces trente dernières années, Maurice Pialat et John Cassavetes, presque en prime time. Hormis Loulou, film un rien surestimé mais passionnant, Paris Première programme aussi (21h) Sous le soleil de Satan, le Pialat le plus ambitieux avec la Gueule ouverte, version sauvage, nerveuse, glauque, de Bernanos, si bien restitué à l'écran par Bresson, l'anti-Pialat par excellence, dans le Journal d'un curé de campagne et Mouchette, deux merveilles que l'auteur de Van Gogh, pourtant plus renoirien que bressonien, n'a pas pu contourner. Pialat est un naturaliste sincère, un adepte de l'émotion hasardeuse, accidentelle, inspirée, à la manière de Gainsbourg en musique (ce sont deux peintres ratés, suicidaires, attachants, paternels, timides, bourrus, effrayés par leur propre légende). Si Sous le soleil de Satan est grinçant, fabuleusement twisté, grâce à Depardieu et plus encore au diable lui-même, le vidéo-vécchialo-porno- biettien Jean-Christophe Bouvet, Loulou décolle moins, reste «Filles du Faubourg» sans la grâce poétique de son jumeau, A nos amours, prouvant une fois de plus que Depardieu peut être le meilleur (la Dernière Femme, Mon Oncle d'Amérique) ou le pire (Astérix et ses sept cents derniers films). Seul Guy Marchand, l'unique acteur prolo qui ne gabinise pas trop, rachète les excès imbibés de Depardieu père et les minauderies fillette d'Isabelle Huppert. Pendant ce temps-là, sur Ca