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Libération
Critique

Médecins sans barrières. «Place de la République» trouve un ton moins mièvre, plus critique. «Place de la République», France 2, 23h20.

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publié le 9 mars 1999 à 0h03

Autant les premiers Place de la République suintaient le bon

sentiment associatif, la méthode Coué républicaine et le think positive béat, autant les derniers numéros ont apparemment trouvé leur rythme et leur fonction. C'est le cas ce soir sur le thème a priori aussi convenu qu'archirebattu de «l'humanitaire». Pourquoi s'engage-t-on dans une ONG (Organisation non gouvernementale)? Qu'est-ce qui pousse un chirurgien à passer deux ans en Sierra Leone pour soulager un môme amputé? Part-on pour de «bonnes» ou de «mauvaises» raisons? Place de la République période «parlons de ce qui va bien puisque tout va mal» évitait les choses qui fâchent. Cette fois, même si les thèmes choisis restent dans la veine paroisso-entrepreneuriale, on serait plutôt dans le «parlons (aussi) de ce qui va mal pour que ça aille mieux». La nuance change tout. Ainsi, sur le plateau de ce soir, Place de la République ne se contente pas d'un inventaire des exploits des humanitaires. Mais aussi de leur part d'ombre. La blouse immaculée des disciples des french doctors prend notamment un jet d'encre bien noir lorsque Annie Faure, pneumologue envoyée au Rwanda en 1994, raconte: «Il y a aussi dans le départ humanitaire la tentation d'un monde sans règles, sans normes, favorisé par l'air de la guerre. Tous les débordements sont possibles. Sur les quinze qui m'accompagnaient, huit étaient alcooliques, racistes ou incompétentes. Ou les trois.» Elle est immédiatement reprise par Rony Brauman, aujourd'hui enseignan