Les nouvelles technologies vont-elles réussir à craqueler la vieille
vocation «coloniale» de la télévision? RFO (Réseau France outre-mer), censée être la voix de la France dans les départements et territoires d'outre-mer, prend en tout cas une nouvelle direction, que l'on pourrait résumer par: «démétro-polisation». En début de semaine, les dirigeants de la chaîne ont présenté une nouvelle «charte stratégique» des antennes. Constat: les programmes du service public (90% des images de RFO) seront bientôt diffusés directement sur l'outre-mer par France 2 et France 3. Ce qui rend un peu caduque la fonction de diffuseur de RFO et l'oblige à se resituer comme opérateur-producteur hors de métropole.
«Les neuf stations de RFO, explique Luc Laventure, directeur des programmes, auront chacune deux écrans, comme nous le permettent aujourd'hui les satellites. Un écran, miroir des réalités locales, diffusé via le réseau hertzien, et un écran de région au rayon plus large, via satellite, encore en devenir. Nous avons commencé à prendre des contacts avec les autres télévisions de nos pays. Dans les Caraïbes, par exemple, nous sommes convenus d'échanges de programmes avec la télévision cubaine et une chaîne brésilienne. Désormais, les stations auront à charge une production propre, à l'image de leur pays.» S'ensuivra un déplacement d'une partie du budget de RFO de Paris vers les stations d'outre-mer, qui auront ainsi une plus grande autonomie financière.
«Notre avenir est outre-mer et plus à