La stature de son père? Mince, bronzé, vif, la brosse à l’américaine » Physiquement en tous cas, l’héritier a américanisé le profil gascon du père. Reste la chaleur, le bagou. L’enthousiasme aussi. Qu’il manifeste pour son nouveau titre de président d’Europe 1. Tout comme l’avait fait Jean-Luc quelques années auparavant. A 38 ans, Arnaud Lagardère prend naturellement les rênes du pôle médias du groupe paternel. Après quatre ans passés aux Etats-Unis, pendant lesquels il a géré la filiale Grolier Interactive. Une école sans doute. Qui lui fait envisager l’avenir audiovisuel du groupe sur un ton plus mesuré que celui de son père au temps de l’achat raté de TF1 (en 1987), puis de celui réussi, hélas! de La 5 (en 1992).
Le fils unique aura mis un certain temps à trouver sa place dans l’empire familial. Après un diplôme d’études approfondies d’économie d’entreprise, il entre en 1986 dans le groupe (il a alors 25 ans). Très vite, Jean-Luc se rend compte que son héri- tier n’a pas vraiment de goût pour l’armement. On le retrouve en 1994, à la tête des activités multimédias du groupe. Le petit a trouvé sa voie. C’est alors qu’il est envoyé outre-Atlantique. Ce n’est donc que depuis un an qu’il a accédé au même rang que son père au sommet du groupe. Symboliquement, Jean-Luc lui a offert son propre bureau, rue de Presbourg à Paris. Sa confiance en lui semble totale: «Mon fils a les mains dans le cambouis, confiait-il à l’Express il y a quelques mois. C’est, à mes yeux, la pl