Certains militants du parti communiste vont avoir un choc en
achetant leur Huma ce matin. Plus de faucille ni de marteau sous le bandeau rouge du titre. Et si le quotidien entend rester communiste dans l'âme, la mention «journal du parti communiste français» a disparu. Tout un symbole.«Organe central du PCF», jusqu'en 1994, le quotidien change de peau, dans l'espoir d'enrayer la chute dramatique de ses ventes, passées de 139 000 exemplaires en 1980 à 54 000 l'an dernier. Pour l'Humanité, qui perd une dizaine de millions de francs par an depuis plusieurs années, c'est la formule de la dernière chance.«On verra très vite si c'est un succès. Si nous ne parvenons pas à redresser la barre d'ici au mois d'octobre, il faudra réduire la pagination, reconnaît Claude Cabanes, auparavant rédacteur en chef et fraîchement promu directeur de la rédaction. Notre objectif à moyen terme est de passer à 60 000 exemplaires en 2001, et de revenir à l'équilibre financier.»
Investissement. Et puisqu'il s'agit d'une question de vie ou de mort, le journal ne s'est pas contenté d'un simple ravalement de façade. Le coût de l'opération est estimé à 55 millions de francs, dont 10 consacré à la campagne de lancement. Une souscription auprès des lecteurs a déjà rapporté plus de cinq millions, sur les dix millions attendus.
Première étape de cette métamorphose: le supplément du dimanche, qui avait inauguré une nouvelle formule en 1997, disparaît. Sa rédaction a été fusionnée avec celle de l'édition quotidie