Le quotidien de Pierre Lazareff poursuit sa descente aux enfers.
Mi-assommée, mi-incrédule, la rédaction de France-Soir a appris hier que le titre, très déficitaire, allait quitter le groupe Hersant pour passer entre les mains de Georges Ghosn, ancien patron du Nouvel Economiste. A cet homme très controversé (lire ci-contre), la Socpresse laissera un journal avec des compteurs remis à zéro (elle reprend un passif de 535 millions de francs, déjà provisionnés d'ailleurs) pour le franc symbolique. Ghosn s'engage, lui, à injecter 150 millions de francs dans France-Soir. Ce qui, compte tenu d'un déficit mensuel prévisible d'environ 8 à 10 millions de francs, devrait permettre de tenir au moins dix-huit mois (les pertes du journal pour 1998 devraient être d'environ 120 millions de francs). La vente sera soumise à une réunion extraordinaire du CE de Presse Alliance (société éditrice) qui se tiendra mardi.
C'est ça ou la cessation de paiement en fin de mois, a déclaré en substance Yves de Chaisemartin, PDG de France-Soir et patron de la Socpresse, en présentant le «projet de cession» aux salariés. Officiellement, donc, c'est la pression des banques qui amène la Socpresse à se séparer du titre. Officieusement, on peut voir là une nouvelle étape dans la reconfiguration du groupe Hersant autour du Figaro, qui facilitera la recapitalisation et la relance de ce dernier titre.
Dégringolade. Robert Hersant avait racheté France-Soir en 1976. Le journal n'était déjà plus que l'ombre de lui-mêm