Ils partagent le téléphone, les WC et la cafét'. Mais ils n'ont pas
de bail commun. Plus le temps passe, plus ils pestent contre leur proprio: l'Etat actionnaire. Voilà deux ans, celui-ci a imaginé un mariage forcé. Mais ça traîne, question formalités. Les deux cohabitent donc, tant bien que mal et sans cadre légal.
C'est la situation de la Cinquième et de la Sept-Arte. Leur toit commun, c'est un réseau hertzien où ils se succèdent: la première en journée, la seconde en soirée. Sur le papier, l'équation est simple: 5+7 = 142 millions d'économies" Education et culture, c'est du pareil au même" Ainsi en ont décidé quelques rapiats dans les cabinets ministériels d'Alain Juppé. Et de bombarder illico Jérôme Clément, déjà président d'Arte, à la tête de la Cinquième, à la place de Jean-Marie Cavada. Avec une mission: mettre en oeuvre la fusion. Depuis deux ans, le 5 à 7 tourne au mirage et au cadeau empoisonné. Faute de texte de loi.
Détestation. Monsieur La-Cinquième n'a pas grand-chose à voir avec monsieur La-Sept. Au portrait chinois, les téléspectateurs sondés imaginent le premier en «prof d'histoire-géo, un peu fouillis et soixante-huitard». Le second serait «un grand monsieur tout sec, amateur d'opéra en noeud pap'», rapporte le directeur des études de la Cinquième. Tout diverge: d'un côté, une chaîne de télé, de l'autre, une société éditrice qui conçoit la moitié des programmes d'Arte; d'une part, une démarche grand public, d'autre part, une culture haut niveau. «Les deux ent