Candide chez les fascistes. Le pari de Christian Poveda et Nicholas
Fraser, auteurs du documentaire diffusé ce soir dans le cadre d'une soirée consacrée à «l'extrême droite en Europe», était sacrément ambitieux: embrasser d'un oeil neuf et innocent l'ensemble des partis extrémistes du Vieux Continent, décrypter le discours de leurs dirigeants, analyser les motivations de leurs militants. Et aussi résoudre la sempiternelle question qui assaille tout journaliste traitant de cet univers: la démocratie doit-elle laisser s'exprimer ces formations qui n'ont d'autre dessein que de la mettre à bas?
Périlleuse, l'entreprise est bel et bien ratée" L'odyssée de Nicholas Fraser à travers l'Europe se résume à quelques propos de Le Pen, une brève rencontre avec une poignée de néo-nazis allemands cachés dans un bois, un zeste de folklore italien entre nostalgie mussolinienne et défilé de la Ligue lombarde, un aperçu du look moderniste de l'Autrichien Jörg Haider, ainsi que l'étalage des propos nauséabonds du leader d'un groupuscule nazi danois et du négationniste britannique David Irving.
Autant de sauts de puce dont la seule cohérence semble résider dans les états d'âme de Nicholas Fraser. Le reporter clôture chacune de ses sulfureuses rencontres, face à la caméra, pour y exhiber ses interrogations métaphysiques et autres angoisses existentielles quant à la nature de ses interlocuteurs. Laxisme en Italie ou au Danemark, ultrarigorisme en Allemagne, les contradictions entre les législations n