En ces temps de taux de reproduction à 1,8 enfant par femme, la

famille nombreuse passe forcément pour un phénomène, plus de foire d'ailleurs que de société (sujet de prédilection du Fig Mag, qui dégaine généralement aux alentours de la fête des Mères un édifiant reportage sur une famille à dix-huit têtes, tous en bleu marine et dans un minibus, en route pour le caté). «Cadeau ou fardeau?» s'interroge ce soir le céli-battant, quoique gendre idéal, Jean-Luc Delarue. On compte sur lui pour se livrer à une étude socioclassificatoire en règle sur «qui» se laisse ainsi entraîner dans les grandes largeurs. Des pauvres analphabètes de la contraception? Des militants pro-life? Ou bien de véritables aventuriers des temps modernes? Car, enfin, le troisième millénaire semble mal taillé pour les grosses tribus (appartement, voiture, frigo, square, VVF trop petits pour budgets normalement constitués, loisirs inabordables, etc.). Et, pourtant, il n'échappera certainement pas au mamamouchi du talk-show que la famille nombreuse a survécu dans le nouveau genre supertendance de la famille recomposée, cas de figure que les allocs n'ont toujours pas intégré mais que les feuilles de recensement prennent désormais en compte. Mode d'emploi: j'en ai deux, t'en as deux, on en fait un et on en adopte deux autres. Malheureusement, il est plus difficile de faire sponsoriser cet excitant projet par Renault Espace que de trouver les fonds pour un tour du monde en montgolfière. En tout cas, l'an 2000 s'ann