Un bataillon de chercheurs du CNRS ne serait pas de trop pour
élucider pourquoi on assiste actuellement à une telle prolifération de programmes télé consacrés au genre féminin sous toutes ses coutures (fictions, reportages, magazines divers et souvent avariés), tandis que le masculin, lui, se tient coi (il fait la guerre, faut dire, ça occupe). Avant de céder à la nausée provoquée par cet abus de déballage ovarien, osons ce soir trois courts-métrages proposés par Canal + sous le titre ronflant de Portraits de femmes sans tabou. Mal remis d'une overdose d'influence buñuelienne, les Gardénias, de l'Espagnol Antonio Aloy, s'attache aux basques d'une femme apparemment frigide qui nourrit une attirance irrésistible pour les difformités physiques, ce qui désole son mari qui l'aime beaucoup et qui est tout à fait normal. C'est lourd et mal tiré par les cheveux mais il y a un lancer de nains au programme" Dans l'Amour, c'est une question de goût, des Allemands Bernard Marsch et Piet Fuchs, un jeune homme ambitieux tente de révolutionner le cinéma X en lui injectant, à titre de Viagra, un peu de comédie musicale. Le résultat est en dessous de zéro. Seul Peter Gren Larsen sauve l'honneur du tabou avec Mères solidaires, comédie à quatre personnages, quatre bébés et trois landaus. Elle révèle au monde une tradition scandinave apparemment immémoriale: le groupe de soutien pour jeunes mamans (variation de la réunion Tupperware) où plane toujours l'ombre des maris absents. Grâce à un enrou