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Libération

Un ghetto aux nombreux témoignages. Des documents variés attestent des atrocités nazies à Lodz.

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publié le 8 avril 1999 à 0h32

Avec 233 000 membres recensés en 1939, Lodz était la deuxième

communauté juive de Pologne, après Varsovie. Environ 160 000 d'entre eux furent regroupés dans le ghetto fermé, tel qu'il fut délimité par les nazis à partir de janvier 1940. Dans un mémorandum de 1939, son initiateur, le Brigandenführer Friedrich Übelhör, en fixait l'objectif, qui était de «brûler complètement cet abcès pestilentiel» (1). A la libération par l'armée soviétique, il ne restait plus que 800 personnes dans le ghetto (2). La plupart des habitants furent déportés dans les camps d'extermination, mais les historiens s'accordent pour estimer à environ 15% la population du ghetto morte sur place. De faim, de maladies non soignées, de froid, ou bien encore victimes du travail forcé. La population du ghetto de Lodz était traitée en esclave, contrainte de fabriquer à des cadences infernales munitions, tapis, chaussures ou lingerie à destination de l'Allemagne.

Parmi ces victimes de ce que l'on a nommé plus tard «la maladie du ghetto», Dawid Sierakowiak. Ce jeune étudiant de 19 ans, mort de tuberculose en août 1943, tint un minutieux journal de la vie dans le ghetto, entre le 28 juin 1939 et le 15 avril 1943. Retrouvé en 1945 mais publié tardivement dans son intégralité, son Journal du ghetto de Lodz (3) est un document unique sur une histoire intime et un drame collectif.

Le ghetto de Lodz est sans doute celui sur lequel on possède le plus de sources et de témoignages sur ce qui se passait réellement et quotidie