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Libération
Critique

Comment meurt un héros. La série culte remplace l'un de ses protagonistes. «New York Police Blues», série, Canal Jimmy, 22h35.

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publié le 10 avril 1999 à 0h40

Qu'un des protagonistes principaux d'une série décède et c'est comme

la preuve qu'elle est encore vivante. La mort de l'inspecteur Bobby Simone (l'acteur Jimmy Smits avait besoin de changer d'air après une centaine d'épisodes) a rajouté une petite couche intrigante de réalisme à New York Police Blues, la série phare de Steven Bochco qui, après six ans d'énergiques services, est forcément menacée par la routine. Alors, quelle tête il a le nouveau? Une ambiance glaciale attend ce soir Danny Sorenson (Rick Schroder), blondinet shooté à la vitamine C à la ridicule cravate large comme un porte-avions, qui ne trouve rien de mieux, pour atténuer la souffrance de Diane Russel, la veuve Simone, que de lui piquer aussi sec une enquête. Au final, Sorenson se révèle efficace et pas complètement abruti dans les rapports humains. Nous voilà rassurés sur ces chances d'intégration dans l'équipe miteuse du 15e district de New-York: il mérite lui aussi sa dose de chiens aplatis, de délinquants minables, et l'estime de ses pairs. Depuis que la plupart des séries américaines ­ qu'elles donnent dans le polar ou la sitcom cochonne ­ ont adopté une dérision chronique au 25e degré, l'absence totale d'humour de NYPDB n'a fait que renforcer sa tessiture réaliste et sa lassitude intrinsèque (en dépit de son filmage schizo et voltigeur). New York" (re) devient presque original et en tout cas fort sympathique. Cent seize épisodes et trois coéquipiers plus tard (il avait commencé avec David Caruso), l'act