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Libération

La vie en pub. 08 36 68 08 68.

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publié le 10 avril 1999 à 0h39

C'est un genre de spot très spécialisé réservé aux petites chaînes

du câble et dont le coût de production doit atteindre au moins 147 francs (TTC) puisque la réalisation revient à filmer en plan fixe un numéro de téléphone. A savoir, à la façon des journaux gratuits qui en sont envahis, des petites annonces pour les téléphones érotiques et autres Minitel hédonistes. Au hasard, un «08", etc.» qui nous promet démons et merveilles dans le registre du «raconte-moi un fantasme» ou encore un «3615-viens jouer avec mon Luc» qui, pour 2,20F la minute, suggère bien des espoirs pénétrants. En France, ce genre est encore honteux (et interdit de chaînes de télé «classiques» par le CSA), alors qu'en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en Italie, nettement moins faux derche, ce sont des programmes entiers de chaînes de télé locales qui, en boucle et entre deux strip-teases de bimbo girls (et/ou boys) censément propitiatoires, sont consacrés à ces annonces de cul. C'est un sorte de degré double zéro de la télévision dont le recassement (en quelques secondes la répétition des numéros de téléphone peut atteindre un rythme masturbatoire quasi frénétique) est à la fois totalement hypnotisant et complètement crétinisant. Il est donc plaisant qu'un spot nettement plus soft et grand public s'exerce ces temps-ci à la parodie de cette espèce curieuse. L'action se déroule dans un décor calamiteux qui n'est pas s'en évoquer le backstage d'un peep-show fauché. Sous un sunlight minable, deux jeunes filles