Qu'est-ce qui fait bander ces vieilles peaux déguisées en pucelles
(les actrices porno) et ces camionneurs travestis en grands bourgeois (les acteurs)? Qu'est-ce qui excite ceux qui sont censés s'identifier, au moins vaguement, au moins métaphoriquement, à ces teenagers centenaires les spectateurs plus ou moins occasionnels de ces sodomies sans mouche , ceux qui ne se retrouvent pas, vu ou pas vu, dans les enculages provinciaux de Nettoyage à sec ou les enculages ouvriéristes d'En avoir ou pas?
Une heure avant Une Américaine à Paris (Kris Kramski, Canal Plus, 3 h 30), un porno plus bandant que James B Root 99, chroniqué ici même le 16 mars), Ciné Cinéma s'embourgeoise salacement. Dans la famille fessée, je demande Marc Dorcel, postsynchronisateur chabrolien (cul ou pas cul, que devient le son direct aigre des Straub, Capra, Renoir?), vidéaste de série Z, inventeur d'une gamme grisâtre de néo-Folies bourgeoises en petites culottes, coutumier des mauvaises pensées recyclées, vite fait, en parano-fantasmes pré-Wide Eyes Shut (Kubrick, lui, ne baisait plus depuis longtemps, imagine-t-on volontiers, sans aucune sorte de preuve: n'avait pas l'oeil hitchcockien pour rien, le malin). Il ne s'agit ici que de versions cheap de l'ordinaire buñuelien (ou chabrolien, c'est kif-kif), une manière de boulevard social, de fantastique fauché, de néo-réalisme Petit Bateau. Vague voyeurisme éjaculatoire, avec bouches vicieuses un décor où la délicieuse Stéphane Audran, star idéale d'un porno