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Libération
Critique

City of Hope. Paris Première, 21h.

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publié le 17 avril 1999 à 0h46

On allumerait volontiers un petit gyrophare en haut de cette colonne

pour attirer l'attention sur une vraie bonne surprise. Si vous avez raté ce film de l'Américain John Sayles lors de sa sortie, en 1992, voici l'occasion de découvrir un cinéma qui pourrait se revendiquer autant de Cassavetes ou d'Altman (pour la forme) que de Frank Capra (pour le fond). Les premières minutes de City of Hope sont déroutantes et jouissives: la caméra nous fait faire un petit bout de chemin avec une trentaine de personnages différents, apparemment sans relation les uns avec les autres. C'est une suite de plans-séquences qui viennent successivement «cueillir» à l'image des gens dont on s'apercevra bientôt qu'ils sont tous acteurs d'une même histoire: celle de la vie politique et sociale d'une ville moyenne américaine. John Sayles filme du lien social, et en Cinémascope, s'il vous plaît. Vedettes: l'ambition, la compromission, le racisme, la confrontation entre communautés. Cela pourrait être pénible, c'est pourtant captivant. «J'ai dessiné un cercle, j'y ai inscrit les personnages, et je me suis mis à tracer des lignes et des flèches pour les associer» indiquait John Sayles à la revue Positif en novembre 1992. Cinq semaines de tournage pour un petit budget de 5 millions de dollars, des scènes «chorégraphiées avec des crayons de couleur» et, à l'arrivée, un film qui sonne juste, balayant la ville et les âmes avec une précision quasi géométrique.

Oui, mais Capra là-dedans? Eh bien, c'est l'autre