Il ne faut pas forcément porter au crédit d'une avancée du féminisme
la mutation du masculin dans les spots publicitaires. Généralement, cette nouvelle image ne correspond qu'à un retournement des clichés. En clair: l'érotisation du corps masculin en baigneur gonflable qui n'est que l'exacte décalcomanie de la poupée tout aussi gonflable. Socle fondateur: l'historique spot pour Coca-Cola qui voyait s'humidifier tout un bureau de filles au vu d'un beau livreur de la fameuse boisson rot-gène. Et, depuis, ça n'arrête pas de s'ériger, de partenaire minceur (Contrex) en préparateur de papillotes Findus qui arrache à une jeune femme sur qui il teste ses trouvailles un «Encore!» très clairement orgasmique. Certes, il y a toujours une palanquée de mâles à l'ancienne dès qu'il s'agit de conduire un stick déodorant comme s'il s'agissait de piloter un prototype de navette spatiale. Tout aussi fidèle, l'escadron de décideurs de rien et autres experts en tout. Dernier en date, le thuriféraire du fromage Caprice des dieux, un mal rasé en pull irlandais qui n'a rien trouvé de mieux que le sommet de l'Everest pour se rapprocher de sa divine passion pour le frometon sans goût. Mais, à part ces derniers gardiens de la caserne, quelle débandade! Voilà, par exemple, un charmant jeune homme qui prend dans ses bras sa fiancée pour lui susurrer à l'oreille qu'il lui fait cadeau d'une Punto Fiat. Mais, quand il lui annonce le prix (49 900 francs), voilà qu'elle lui retourne une beigne à faire sauter