Télévision et science ont à peu près autant d'atomes crochus que les
quatuors de Haydn et les ghetto blasters. Certes, quand on les interroge et qu'ils sont enclins à donner d'eux-mêmes une image raisonnable, voire rationnelle, les téléspectateurs privilégient les émissions de type pédagogique: reportages, grands problèmes de société et même vulgarisation culturelle ou scientifique. Mais, une fois devant leur récepteur, avec la fatigue d'une journée de travail dans la tête, la tentation est grande de zapper rapidement vers quelque reposante fanfreluche voisine. Du coup, une chaîne comme la 5e se caractérise avant tout par cette hantise de «ne pas faire chiant» aux dépens, parfois, de sa vocation initiale.
La science étant vraiment la plus hard des hard news, ses médiateurs cathodiques ne peuvent manquer de se poser d'entrée de jeu la question de comment appâter la chalandise. A la même heure, mardi soir, sur France 3 et M 6, deux exemples de cette tendance tentaient leur chance. E = M6 s'offrait, à l'occasion de sa 200e parution, une compilation de ses aventures passées. Dans le domaine casse-gueule de la télé scientifique, cette émission est une sorte de contre-exemple: elle a si bien marché que les froids calculateurs audimatesques l'ont promue au pinacle du prime time. Dans ce succès, les concessions au jeunisme de la chaîne les lunettes extravagantes du présentateur ont fini par devenir un point de repère ont sans doute moins compté que la façon de faire tenir les su