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Libération

Après coup. Rite.

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publié le 29 avril 1999 à 0h30

Après le débat parlementaire de la veille sur le Kosovo, baignant

dans une atmosphère d'«union sacrée», on attendait la séance des «Questions au gouvernement» (FR3, mercredi, 15h), avec un rien de cruauté. Comment Lionel Jospin et ses ministres se tireraient-ils de la sombre affaire de l'incendie de la paillote d'Ajaccio?

Les bancs sont honnêtement garnis ­ mais on n'aperçoit guère MM. Sarkozy et Madelin, qui y sont allés, pourtant, de leurs déclarations incendiaires contre le gouvernement. Raymond Barre est la victime de récurrentes éclipses. Jean de Gaulle affiche une lippe dédaigneuse. Jean Tiberi consulte des tickets ­ est-ce le Loto ou des reçus de blanchisseur? Jean-Pierre Soisson, relégué au haut bout de l'hémicycle, a des airs d'effraie. André Santini distille les moues dubitatives de celui à qui on ne l'a fait pas ou joue des congas sur son pupitre. Et Alain Juppé, ici ou là, bat l'air de grands mouvements de dénégation. Rien là que de très coutumier, avec un soupçon de solennité qui laisse augurer l'une de ces grandes cérémonies rhétoriques, sans lesquelles le parlementarisme n'aurait que de sèches beautés.

Las. On attendait Clemenceau, Jaurès, voire Edgar Faure" On espérait une volée de Caton, d'imprécateurs. L'on n'aura entendu que de très lénifiantes pétitions de principe et procès d'intention. Car personne, ici, n'est dupe; les turpitudes d'aujourd'hui des uns ne le cèdent en rien aux infamies d'hier des autres. Opposition et majorité en savent trop l'une sur l'au