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Libération
Critique

Mères d'Allemagne. La maternité vue à travers le prisme de l'ultraféminisme. Théma, «Paroles de mères», Arte, 20 h 45.

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publié le 8 mai 1999 à 0h56

Paroles de mères, mais paroles de mères allemandes. Après

l'anecdotique mais révélateur Où est maman? (une femme travaille, son mari s'occupe de leurs cinq enfants) et avant le poignant Cercle de vie (une fille accompagne sa mère vers la mort), voici le gros morceau de cette Théma: Etre mère, rester femme est allemand jusqu'au bout des ongles et son féminisme souvent outrancier est à chercher dans la situation faite aux femmes là-bas. Ainsi, la réalisatrice Helke Sander a pris le parti de s'attacher, dans la première moitié de son documentaire, à des situations somme toute marginales: mères hétérosexuelles vivant en communauté sans hommes (ou alors pour de courtes visites), une jeune femme qui veut un enfant via l'insémination artificielle" Comme si la maternité, expérience pourtant peu susceptible d'être confisquée par les hommes, ne pouvait s'épanouir pleinement qu'en l'absence du père, créature finalement assez méprisable. La deuxième partie, beaucoup plus riche, en révèle davantage sur les mères et les femmes allemandes que sur une maternité universelle. Elisabeth Badinter, seule Française à intervenir, le dit: la différence est grande entre les Françaises qui «ont toujours été des mères indignes», cherchant à faire garder leurs enfants sans culpabilité, et les Allemandes qui, sans modes de garde et sous la pression culturelle, doivent choisir entre travailler ou enfanter. L'un des témoignages les plus significatifs à cet d'égard est celui d'une féministe de l'ex-RDA qui,