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Libération
Critique

La collectionneuse de fondus. Mireille Dumas propose une belle brochette de monomaniaques. «La Vie à l'endroit», 22 h 40, France 2, magazine.

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publié le 11 mai 1999 à 0h57

En attendant l'émission spéciale «J'ai été voiturier dans le parc du

château de François Pinault», Mimi Dumas poursuit avec opiniâtreté son inventaire des psychopathologies professionnelles des Français. Ce soir, nous explorerons avec elle la collectionnite, maladie très nationale, puisque, nous assure Mireille, elle touche un tiers des Français et 70% des hommes. Une série interminable de portraits permet de saisir ad nauseam la validité scientifique de ce constat préoccupant. Dumas a rencontré des vedettes incontournables comme Jean-Claude Dreyfus et ses cochons, ou Roger Pierre sans Jean-Marc Thibault mais avec ses soldats de plomb. Des anonymes, aussi. Un viticulteur, par exemple, qui s'est pris de passion pour les Père Noël de toutes tailles, de toutes origines. Ou un informaticien, qu'on n'osera pas taxer de fétichiste, qui bloque, lui, sur les bas couture (philanthrope, il en a commandé 20 000 paires à une entreprise qui risquait la faillite). Ou encore un pathétique chauffeur de taxi belge qui, après avoir été traité de pingouin par un client, a fini par ne plus jurer que par cet animal. N'oublions pas non plus ce scaphandrier passionné de la chose militaire. Il a accumulé quelques inoffensifs bibelots de la Seconde Guerre mondiale, de l'automitrailleuse au char de 12 tonnes" Mireille Dumas, qui ne s'en tient jamais au seul descriptif anecdotique, interroge consciencieusement ses obsédés et leur famille compatissante. Certains collectionnent les canettes de bière, la