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Libération
Interview

Chris Cramer, président de CNN International. «A la fois spectateur et partie de cette guerre».

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publié le 13 mai 1999 à 0h58

Londres, notre correspondant.

De passage à Londres, Chris Cramer, président de CNN International (branche «hors Etats-Unis»), fait le point sur le traitement par la chaîne de la guerre au Kosovo et sur son influence. De plus en plus régionalisée et segmentée par marchés mondiaux, CNN International demeure le leader mondial dans son secteur, notamment en Europe.

CNN a-t-elle «fait» une bonne guerre jusqu'à présent?

Je ne poserais pas la question en ces termes: cette guerre est monstrueuse. Mais si vous parlez en termes d'audience, les résultats sont bons, avec une croissance comparable à la guerre du Golfe. En 1991, au moment de l'Irak, nous diffusions dans 8,3 millions de foyers; nous en sommes maintenant à 151,5 millions dans le monde entier. En comptant les Etats-Unis, CNN peut toucher un demi-milliard de téléspectateurs, l'échelle n'est donc plus la même. Le Kosovo est une guerre difficile à couvrir. Peut-être pas en quantité d'images: par exemple nous avons plus d'images des bombardements à l'intérieur de la Yougoslavie que du temps du Golfe. Nous disposons surtout d'images de réfugiés et de briefings. Par contre, nous n'avons rien venant du Kosovo lui-même de sources indépendantes. Nous ne pouvons pas travailler librement en Yougoslavie. Nous n'avons qu'une équipe de trois personnes à Belgrade, menacée, contrôlée, et qu'on ne peut pas remplacer. Au début, on leur montrait des balles en leur disant que ce serait pour eux. Mais, même dans ces conditions, il faut que nous g