Menu
Libération

Les députés parlent aux malentendants. Les retransmissions des débats sont désormais sous-titrées en direct.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 mai 1999 à 0h58

Depuis deux jours, les malentendants ne perdent plus une miette des

dialogues de sourds de nos députés. Miracle de la technique: sur France 3, les retransmissions des débats à l'Assemblée (suivis par 525 000 personnes, en moyenne, les mardis et mercredis après-midi) sont désormais sous-titrées en temps réel. La nouvelle a été annoncée mardi, avec ce qu'il faut de pompes républicaines, par deux éminents spécialistes de la chose publique: le président de l'Assemblée nationale («Les personnes sourdes et malentendantes font partie de notre société, elles ont donc des droits», a lancé Laurent Fabius) et le président de France Télévision («C'est notre souci de chaîne généraliste que de toucher le plus large public», a souligné Xavier Gouyou-Beauchamps). Le service public n'est pas un vain mot.

Citoyenneté. La traduction en langage des signes qui accompagne depuis belle lurette ces passionnantes émissions diffusées depuis le Palais-Bourbon ne suffisait-elle pas à l'exercice de la vigilance citoyenne des malentendants? On le croyait. On se trompait. Cette lancinante gestuelle ne parle qu'à une petite fraction des «déficients auditifs»: les sourds de naissance en général, soit un demi-million de Français. Les autres, notamment la population âgée qui regarde France 3 l'après-midi, rataient l'essentiel des débats. Soit tout de même plus de 3 millions de téléspectateurs potentiels laissés-pour-compte.

L'oubli est donc réparé, mais au prix d'une singulière complexité télévisuelle. En pratiq