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Libération
Critique

Jet Storm. Ciné Classics, 23 h.

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publié le 15 mai 1999 à 1h02

Un homme, qui a sombré dans une profonde dépression après la mort de

sa fille renversée par un chauffard, se débrouille pour prendre le même avion que l'assassin, resté impuni. Ce père désespéré se trouve être chimiste, expert en explosifs. On vous fait un dessin? En 1959, le très surprenant réalisateur britannique Cyril Endfield nous embarque sur un vol Londres-New York, avec en soute un synopsis à faire péter la baraque. Mais il est un peu tôt, à l'époque, pour verser dans le film catastrophe et, de toute façon, ce n'est pas le genre de la maison Endfield. Le cinéaste préfère mettre à profit ce huis clos pressurisé pour brosser une pétillante galerie de portraits. Car elle n'est pas banale, la petite troupe de passagers plutôt upper class de cette galère. Bon, le vol risque d'être plus court que prévu, mais pourquoi se priver d'un «My dear, si cet avion explose, je ne remettrai plus jamais les pieds dans un jet», balancé au-dessus d'un verre de champagne? Seulement, il y a toujours quelques pétochards pour casser l'ambiance. Ils seront aussi difficiles à circonvenir que le frappadingue Richard Attenborough (impressionnant dans sa composition à la Peter Lorre). Deux doigts d'humour noir, un trait de cynisme, un zeste d'émotion: Cyril Endfield a trouvé la juste formule pour rendre les vols transatlantiques moins emmerdants, ce qui n'est pas une mince prouesse. Mieux: Jet Storm n'est pas loin de mériter un ticket pour le panthéon des grands classiques. Etrangement, il est ig