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Libération

Le Lyonnais s'offre un dernier coup de pub. Un mois avant la privatisation, la banque soigne son image.

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publié le 15 mai 1999 à 1h02

Une lourde porte s'ouvre. Sur le bureau du PDG, des feuilles

s'envolent. «C'est maintenant!» s'exclame une voix off. Une belle dame surprise dans son bain plein de mousse: «C'est maintenant!» Un cours de fac interrompu: «C'est maintenant!» Un boucher dérangé en pleine découpe: «C'est maintenant!» Mais qu'est-ce qui est maintenant? «C'est maintenant qu'il faut s'intéresser au Crédit Lyonnais.» Ce spot télé, signé Gérard Jugnot, ouvre à partir de ce samedi le bal publicitaire du Crédit Lyonnais, qui doit être privatisé par l'Etat en juin. Avant de rentrer de plain-pied dans la phase active de privatisation, le Crédit Lyonnais souhaite attirer l'attention du grand public, gavé de révélations aussi sordides les unes que les autres sur les malversations de la banque publique. Du 15 au 18 mai, cette campagne télé lance le mot d'ordre «C'est maintenant», avant de passer le relais à d'autres films tout aussi enlevés, qui détailleront l'argumentaire du Lyonnais jusqu'aux élections européennes. Ce n'est qu'à la mi-juin que les campagnes évoqueront la réservation des titres, et la vente proprement dite.

Mission impossible. Chaque petit pas de ce ballet est étroitement surveillé par la COB (Commission des opérations de Bourse). L'usage veut d'ailleurs qu'un nouvel appel d'offre soit lancé pour les campagnes de privatisation. Mais, exceptionnellement, le gouvernement a admis qu'il valait mieux bousculer le moins possible le fragile édifice qu'il s'échine à mener à bon port depuis deux ans.