Rarement un texte de loi aura été autant remanié que celui
qu'examineront demain après-midi les députés. Légiférer sur l'audiovisuel n'est jamais une balade de santé, mais, pour Catherine Trautmann, l'entreprise a pris au fil des mois des allures de mission impossible. Si le texte présenté par la ministre de la Communication en rabat beaucoup sur les ambitions initiales du gouvernement la réduction de la publicité sur France Télévision sera moins importante que prévu et le dispositif de régulation du secteur privé (carrément absent de la première mouture de la loi, fin 1998) est considérablement adouci , il y reste cependant de nombreuses zones explosives. A commencer par les compétences du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en matière de contrôle des groupes privés. «Ce sera le plus grand débat», admet-on chez Trautmann.
La France télévisuelle est dans une singulière situation: les trois grands acteurs industriels du PAF Bouygues (TF1), Vivendi (Canal +) et Lyonnaise-Suez (M6) réalisent tous une importante partie de leur chiffre d'affaires grâce aux marchés publics. D'où cette nouvelle tâche confiée au CSA, qui sera de traquer les interférences entre pouvoir économique et information dans les chaînes privées. «Ce rôle ne sera pas forcément facile à remplir», a dû convenir Hervé Bourges, président du CSA.
La trépidante actualité de l'industrie audiovisuelle n'arrange rien à l'affaire. La guerre des bouquets numériques fait rage à coups de milliards, laissant les sh