«Rue du Conservatoire», documentaire. Arte, 21 h 50. Ils sont une

petite poignée d'heureux, filles et garçons d'une vingtaine d'années, à avoir été retenus au concours d'entrée de la plus prestigieuse école de théâtre, le Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris. Pendant trois ans, ils bénéficieront de l'enseignement attentionné des meilleurs professionnels dans les domaines les plus divers (jeu, cinéma, musique, anatomie, danse). Les cris de joie qui ouvrent le documentaire de Jean-Luc Léon et Sylvie Faguer cèdent vite la place à la dure réalité des coulisses. Dans un discours assez cinglant, qui donne son ton de sévérité à l'ensemble du film, le metteur en scène Jacques Lassalle se charge de remettre ces jeunes prétendants au prestige des planches à leur place. «Préférez le nous au je. L'ego, c'est tout petit au théâtre. Ce n'est qu'après une longue marche qui se mérite que le théâtre devient un art.» Appuyé par le directeur Marcel Bozonnet, l'homme de théâtre se révèle un pédagogue très critique à l'égard de ce qu'il qualifie d'héritage de mai 68. Conseils de discipline et confrontations élèves-professeurs alternent avec les scènes d'Hamlet ou de la Mouette.

Plus douce est l'atmosphère du documentaire qui clôt cette soirée Théma consacrée au métier d'acteur. Réalisé à l'école du Théâtre national de Strasbourg lors d'un atelier autour de Molière, Mais songeons à répéter, s'il vous plaît témoigne avec discrétion du regard bienveillant de la comédienne Franç