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Libération
Critique

Cinéaste et peintre: le cas Kitano. Entretien avec le Japonais, entrecoupé d'extraits de ses films. «Takeshi Kitano l'imprévisible», documentaire. Arte, 23 h 15.

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publié le 19 mai 1999 à 1h04

Son précédent film, Hana-bi, a obtenu le Lion d'or à Venise. Son

huitième, l'Eté de Kikujiro, présenté demain à Cannes, est l'un des favoris pour la palme d'or. Le Japonais Takeshi Kitano fait désormais partie du gotha cinématographique et se voit consacrer un brillant épisode de la série Cinéma de notre temps par le réalisateur nippophile Jean-Pierre Limosin (Tokyo Eyes). Le documentaire est constitué d'un long entretien du philosophe Shigehiko Hasumi avec Kitano, entrecoupé de très pertinents extraits de ses longs métrages. De quoi dessiner, au final, une excellente introduction au cinéma du réalisateur, justement qualifié d'«imprévisible». Hana-bi, son chef-d'oeuvre, a marqué par le passage soudain, d'une scène à l'autre, voire au sein d'une même scène, du burlesque au tragique, de la violence à la poésie. Mais le bonhomme Kitano est tout aussi imprévu que ses films. Habitué aux rôles morbides au cinéma, il est par ailleurs une star comique de la télé japonaise; acteur quasi muet sur grand écran, il parle devant la caméra de Limosin avec un débit de mitraillette. Le visage ravagé de tics, secoué par un rire nerveux, Kitano explique comment bien filmer la violence ­ «Il faut s'être beaucoup battu soi-même, et avoir été beaucoup battu» ­, comment faire rire ­ «Il faut surprendre, tromper les gens, c'est devenu une habitude chez moi.» Limosin montre également Kitano à sa table de dessin, car ce touche-à-tout peint aussi, et plutôt joliment. La première image du documentaire f