Lille, de notre correspondant.
Namur, Bruxelles, Lille, le Saint-Siège" Le dossier Mediabel emprunte des voies inattendues. Mediabel, deuxième groupe de presse francophone belge, se trouve pris depuis quelques semaines dans une tourmente financière, politique et religieuse. L'évêché de Namur, l'actionnaire principal du groupe, et la quarantaine de grandes familles namuroises qui en sont les propriétaires ont en effet décidé de s'en séparer.
Habituellement, dans la bonne tradition de la bourgeoisie catholique wallonne, les conflits se règlent discrètement. Mais ici, les enjeux financiers sont tels que les représentants des familles au conseil d'administration ont fait éclater au grand jour leurs différends avec Mgr Léonard, l'évêque de Namur, proche de l'orthodoxie vaticane et dont la nomination en 1996 n'a jamais été complètement acceptée par ses pairs de l'Eglise belge. Les plus lucides administrateurs ont admis que Mediabel ne pouvait plus être géré par des chanoines selon des règles plus ou moins héritées du XIXe siècle. Si le groupe n'a pas la surface de son concurrent Rossel (éditeur du Soir et actionnaire principal en France de la Voix du Nord), il n'en pèse pas moins d'un certain poids en Belgique (voir ci-contre). De l'avis d'un expert financier bruxellois: «Mediabel est une entreprise tentaculaire, une véritable usine à gaz qui aurait besoin d'une sérieuse restructuration.»
Fin mars, les familles actionnaires ont donc décidé de céder leurs parts au plus offrant. Le Rép