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Libération

Après coup. Les sushis.

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publié le 21 mai 1999 à 1h07

Un animateur de Nulle Part ailleurs, mercredi: «Est-ce que sans le

porno vous seriez connue?» La starlette du porno, posée à côté de Rocco Siffredi, sérieuse: «Je ne pense pas qu'être connue est quelque chose qui se mesure.» On regarde ses seins, sa bouche et Siffredi: des choses qui, elles, se mesurent. Derrière, une foule de jeunes hurlent: «A poil! A poil!», et s'agitent un peu comme des singes pour exister dans le champ. On est à Cannes, temple de l'art cinématographique. On est sur Canal +. La starlette ajoute: «Je pense que, si on est bien dans sa peau, c'est l'essentiel.» Elle est américaine. Puis, toujours à Cannes, Guillaume Durand reçoit le réalisateur Ron Howard: «Pourquoi vous avez choisi Matthew et la divine Lise?», lui demande-t-il. Lise, ce doit être la créature plantée à gauche. Celle dont l'écouteur ne marche pas, qui n'écoute pas et regarde ailleurs. «Ben, répond Howard, j'avais une distribution extraordinaire, et, sans ces gens extra, je n'aurais pas fait le film"» Etc. Tous les soirs comme ça pendant deux heures. Il paraît qu'au festival, cette année, il y a de beaux films. Ce n'est pas en regardant la chaîne du cinéma qu'on le saura. Sur le plateau de Nulle Part ailleurs, les artistes cannois qui défilent en vrac ont l'air de sushis pas frais, en solde sous la vitrine. Au moins les sushis et les serveurs japonais ont-ils la bonne habitude de se taire. Ce n'est malheureusement pas le cas des invités. Leur inintéressant verbiage ne semble débité que pour