Fumons un peu: quel visage la France prendrait-elle si le cannabis

était légalisé? Le très complet reportage réalisé par Philippe Lachambre sur cet épineux problème offre quelques pistes intéressantes. Malgré des divergences entre les associations pro-fumette, bien expliquées dans le film, il est possible d'établir, avec l'aide des intervenants, un scénario possible de la «dépénalisation», à peu près aussi fictif que celui d'une Europe sociale efficace. Nous sommes en 2006. Le cannabis vient d'être légalisé grâce au projet de loi Edouard Balladur du 18 juin 2005. A l'instar de Simone Veil avec l'IVG en 1974 , l'ex-Premier ministre a finalement décidé de porter seul un texte a priori de gauche. Il faut dire qu'entre temps son petit-fils Kevin lui a fait découvrir les vertus thérapeutiques et notamment digestives de l'herbe. Une Régie nationale a été constituée. Elle détient le monopole de l'importation et de la vente du cannabis. Les vieux statuts de la SEITA (les tabacs) ont fourni une aide précieuse. Un réseau de cultivateurs s'est organisé en coopérative. Un réseau de débitants a essaimé sous le nom de «cannabistrots». Leur enseigne est une feuille verte qui clignote à la manière des pharmacies. Au total, l'INSEE estime déjà à 10 000 le nombre d'emplois potentiels directs créés par la loi. Toutefois, les réticences n'ont pas tardé à apparaître. C'est surtout la multiplication des émeutes en banlieue qui inquiète les autorités. Ainsi, hier soir, le journal de PPDA sur TF1 m