C'est une histoire d'odeurs qui a perdu de sa saveur. Au départ, il
y avait des effluves caramélisées et sucrées que l'on pouvait humer en regardant la télé. Un petit événement audiovisuel, Neblina, premier documentaire en odorama, allait être diffusé sur France 2 un dimanche après-midi (Libération des 22-23 mai). Il s'agit d'un reportage plutôt ludique, où le téléspectateur coincé dans son fauteuil pouvait, en détachant des petites pastilles, respirer la faune et la flore des Tepuis, repères naturels en plein coeur de l'Amazonie. De quoi titiller les narines et susciter la curiosité (toute la presse s'était emballée pour ce reportage original), en vain, le documentaire a été déprogrammé par France 2. A l'origine de un couac médiatico-commercial entre certains partenaires du projet.
Yves Rocher, sponsor du programme, devait, à l'automne prochain, lancer un parfum Neblina, petit concentré de ces brumes amazoniennes. Mais la semaine dernière, au Salon du jardin 1999, la marque de cosmétiques annonçait la création de son nouveau flacon. Bien avant l'heure convenue. «Selon notre contrat, le lancement de la promotion commerciale ne devait avoir lieu qu'après la sortie du film" Or Yves Rocher a utilisé le documentaire pour le lancement, ce qui n'était pas du tout prévu. Il s'agit d'une question de respect des règles de déontologie. Il y a eu collusion entre la diffusion d'un programme et la sortie du parfum. France 2 ne voulait pas être la vitrine d'une opération commerciale», exp