Le 22 mai dernier, TF1 effectue la dernière interview d'Yvan
Colonna. Il n'est pas encore officiellement le présumé meurtrier du préfet Erignac. Il est assis, seul, dans ce qui semble être un bar. Sa virile tête au crâne rasé est filmée sous tous les angles. A sa gauche, un jeu d'échecs dont la partie paraît en cours. Le mat approche et Yvan le sait, le sent. Il bouge ses dernières pièces avant de fuir dans la montagne, cette plus haute tour insulaire: il dément. «Moi, personnellement, dit-il, j'ai quitté le mouvement nationaliste"» Il se reprend: «Je suis toujours nationaliste! Mais j'ai quitté le mouvement fin 1995. Je ne milite plus. On m'accuse de faits" Moi, je ne dis qu'une chose: prouvez-le! Prouvez-le! Moi je suis serein par rapport à cette accusation. On a peut-être le profil, mais on n'y est pour rien.» Trois jours plus tard, il est devenu l'ennemi public. Son père, Jean-Hugues Colonna, dit à TF1 en pleurant: «Yvan, tu le sais, je t'aime, Yvan. Et c'est pour ton fils, et aussi pour te défendre, je t'en prie, mets-toi à la disposition de la justice"» Scène pathétique, où la télé devient théâtre du drame intime vécu par les proches du fugitif. TF1 rediffuse alors les extraits, cités plus haut, de l'interview de Colonna. Et deux images qui, mercredi encore, lorsque son alibi sera définitivement tombé, reviendront à 20 heures. D'abord, en gros plan, sa tête, pour qu'on l'ait bien dans l'oeil. Puis, tandis que le journaliste rappelle que trois membres du commando l'ont d