Menu
Libération

Règlements de comptes sur les dépouilles de «Minute». L'hebdo d'extrême droite a été mis en faillite, mais des versions pirates circulent.

Article réservé aux abonnés
publié le 29 mai 1999 à 1h01

Minute n'est pas seulement un hebdomadaire d'extrême droite. C'est

aussi un happening permanent. Depuis sa mise en faillite, le 20 avril, des versions plus ou moins pirates du journal se succèdent aux marges de la légalité. Me Pierrel, le liquidateur judiciaire désigné par le tribunal de commerce de Paris, paraît aujourd'hui débordé: son appel d'offre, pour vendre le titre et le fichier d'abonnés qui va avec, sera clos le 4 juin. Entre-temps, tous ceux qui se prétendent les continuateurs historiques de Minute ont entrepris de marquer leur territoire en kiosque.

Sitôt prononcée la liquidation, Nicolas Miguet distribuait «L'hebdo-Le nouveau Minute», une marque qu'il avait déposée avant même que le véritable journal n'ait fait faillite (Libération du 28 avril). Miguet, repreneur du Quotidien de Paris qu'il a transformé en feuille d'extrême droite, est un habitué de ce genre de parasitisme commercial: il a déjà été poursuivi pour détournement de fichiers d'abonnés par Serge de Beketch (animateur de la très à droite Radio Courtoisie) et Philippe de Villiers (au nom de son Mouvement pour la France). Me Pierrel a lui-même porté plainte contre Miguet pour «contrefaçon» de feu Minute. Miguet s'en moque: le temps que l'affaire soit examinée au pénal, il aura eu le temps de faire son trou. Le n°5 du «Nouveau Minute» oscille entre le bulletin d'abonnement aux différents «services» de Nicolas Miguet (minitels, serveurs téléphoniques, lettres confidentielles") et la feuille de propagande po