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Libération
Critique

La malchance aux chansons

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Décevant magazine de Mireille Dumas qui abuse du «people».
publié le 31 mai 1999 à 1h14

«Le paradis de la chanson est-il le dernier conte de fées moderne, une ultime occasion de revanche sociale, ou une loterie infernale relayée par les médias et les maisons de disques?» A l'interrogation qui fonde ce magazine de Mireille Dumas, on a envie de donner une réponse: c'est pas avec du people qu'on apportera la réponse aux interrogations qu'on peut se poser sur le monde de la chanson. Pour expliquer ce que le système Dumas a de pénible, donnons un exemple: dans cette émission sur «la gloire en chansons», le chanteur Patrick Juvet est interrogé sur ses déboires, la défaveur du public à un certain moment et la détérioration morale qui s'ensuivit, puis son retour grâce au succès d'une compilation. Sa mère est avec lui sur le plateau, une ancienne députée suisse. Bon. Et, alors que, devant sa mère, Juvet parle de «cachets» et d'«alcool», Mireille Dumas revient par deux fois sur ses problèmes de «drogue». Et on se dit que les problèmes de la chanson, elle s'en fout, que le but de l'opération était juste de parler de «drogue» devant la mère de l'artiste. Etait-ce vraiment une information nécessaire à ce dossier? En fait, la seule chose qui intéresse Mireille Dumas relève de ses problèmes de productrice star de la télé: la notoriété et l'argent. Alors elle interroge quelques vedettes: Lara Fabian avec son discours de robot arriviste, Julien Clerc à New York pour un gala de charité, Sheila, des nouvelles venues comme Lââm ou Larusso. Quand un lièvre est soulevé ­ par exemple