Se délectant de la solitude (parfois relative) d'équipées en
montagne ou dans le désert, préférant officier dans la discrétion sinon dans l'ombre, Marc Tessier, élu président de France Télévision vendredi soir par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), va devoir se découvrir à partir de mercredi.
Selon son président, Hervé Bourges, le CSA a fait «le choix d'un homme d'avenir qui pourra incarner la nouvelle étape qui s'ouvre devant France Télévision». Mais il s'en est fallu d'une voix que Xavier Gouyou Beauchamps ne lui soit préféré au premier tour de scrutin entre les neuf «sages» du CSA: quatre voix à Gouyou Beauchamps, trois à Marc Tessier et deux à Jérôme Clément. Au second tour, Tessier obtient sept voix contre deux pour Clément. Pour un acteur des médias, favorable à la reconduction de Gouyou Beauchamps jusqu'à l'application de la nouvelle loi audiovisuelle et soucieux de garder l'anonymat, «c'est la pire chose qui pouvait arriver. On va entrer dans l'année de tous les immobilismes. Comme on dit en mer, ça va être la pétole. Marc Tessier est un président-prisonnier, qui ne va pas pouvoir bouger une oreille s'il veut être reconduit». Malgré les assurances qui ont pu lui être données par le CSA, le mandat de Marc Tessier sera inévitablement remis en jeu une fois la loi entrée en vigueur (dans douze à dix-huit mois).
Touche-à-tout. D'ici là, il va devoir s'exposer au grand jour pour affronter une situation complexe et inédite pour lui. Polytechnicien et énarque, ancien