Calfeutrez les portes, rentrez les gamins et prenez un bon coup de
flippe devant votre télé: la Théma «Pollution» d'Arte ce soir vaut bien une nuit de l'horreur (au quotidien). Après le film Safe, métaphore glacée sur la recherche obsessionnelle de pureté, la chaîne propose trois documentaires accablants comme une chape de gaz d'échappement. Le premier, Un air louche (22 h 40), prend la forme de thèse et s'avère vite lénifiant, car les scientifiques interrogés ne brillent pas par leur clarté, sauf un qui fait des comparaisons terrifiantes (la pollution de Paris, cinq jours par an, Mexico la supporte deux cent jours, mais en trois fois pire"). Plus énergique, Petites bavures très professionnelles (à 23 h 35) est un pamphlet sur les «maladies professionnelles» dûes à la pollution, jusque dans les boulangeries (la farine cause 20% des cas d'asthme). Scandale de l'amiante, «loi du silence» chez les médecins du travail, employeurs qui s'en lavent les mains, cauchemar administratif à la Sécu" Le constat est sans appel pour la France. Enfin Potrerillos (à minuit), conclut en nous rappelant qu'il y a toujours pire ailleurs: au Chili, une fonderie secrète des vapeurs d'arsenic et pleins d'autres saloperies, décimant la population à petit feu. Ici, tout le monde est rouge, et ce n'est pas du bronzage" Solution? Déplacer le village d'ouvriers. Sursaut d'humanité des pollueurs? Non, ça leur permet de récupérer le terrain et évite de faire des investissements dans l'usine.
Si on propose un