Le méga réseau de télévision commerciale et numérique paneuropéen
concocté conjointement par l'Allemand Leo Kirch et l'Italien Silvio Berlusconi, annoncé officiellement il y a quatre mois, tarde à se mettre sur orbite. L'accord final concrétisant l'alliance entre les groupes Mediaset (Berlusconi) et Kirch a été reporté à septembre, alors qu'il devait être finalisé fin juin. Selon le quotidien économique italien Il Sole 24 Ore, ce retard à l'allumage serait dû à de sombres questions «techniques», portant sur l'évaluation précise des actifs des deux groupes.
Négociations secrètes. Fin mars, pourtant, tout paraissait aller comme sur des roulettes entre les deux dinosaures de la télévision commerciale continentale. Le 22 mars, après neuf mois de négociations plus ou moins secrètes menées auprès des principaux opérateurs européens tel l'ineffable Rupert Murdoch , Berlusconi et Kirch avaient le sourire carnassier plus triomphal que jamais. 200 millions d'Européens (potentiellement) allaient enfin pouvoir, d'ici fin 1999, se rendre compte de quoi était capable le tandem allié à d'autres partenaires de prestige.
L'hypothèse Murdoch, dix fois annoncée comme certaine, ayant été abandonnée en cours de tractations, Kirch et Berlusconi étaient rejoints dans leur aventure commune par le prince saoudien Al Waleed Ben Talal. Fininvest (maison mère de Mediaset) et Al Waleed prenaient chacun 3,19% des actions de Kirch, ce qui fit entrer dans les caisses du groupe allemand, accusant alors un